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Elle s'appelait Lula

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Wildside
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Messages : 21
Date d'inscription : 08/01/2014

message posté par Wildside le Mer 8 Jan - 16:45
Encore un petit texte héhéh Elle s'appelait Lula 3319652882 Ici, ce fut la présentation d'un de mes personnages RPG. J'aimais beaucoup mais le forum a fait une belle chute, soo, j'ai tout de même gardé le texte qui me semblait, au final, plus écrit que présentation rpg. Il est très récent, quelques mois tout au plus.

Elle s'appelait Lula

Lula elle aime tout. Lula elle n'aime rien. Lula elle est lunatique et ne pense jamais deux fois la même chose. On l'aime ou on ne l'aime pas. Ce n'est jamais pareil. Lula n'est pas une fille facile. Dans tous les sens du terme. Elle aime la vodka, elle déteste la bière. Elle aime la fumée de cigarette, elle déteste la clope. Une fois c'est oui, une fois c'est non. Il ne faut pas se fier aux apparences, ça n'a jamais été aussi vrai que pour cette jeune femme. Vivre ou pas, telle est sa question existentielle. Pourquoi essayer de survivre quand on a rien ? Pas un sous, pas un toit, pas un chat. Rien. Néant. Boule de gomme et elle saute. Boule de shit et elle meurt. Qui est-elle ? Que fait-elle ? Ses mains sont rouges, ses mains tremblent. Elle a peur. Elle ne se connait pas. Lula, elle déteste le chocolat mais elle aime le cacao. Lula n'est pas une chienne. Ce n'est rien. Rien qu'un petit bout de femme du haut de ses dix huit ans. Majorité atteinte, enfance envolée. Où vas-t-elle, que fait-elle ? Perdue dans un néant de noirceur, ses pieds la mènent. Partout, nulle part. Aimez-la. Baiser la. Elle n'en veut pas. Elle n'en veut plus.

Une goutte. Deux gouttes. Ça tombe, ça saigne. Le cœur et l'esprit. Un anniversaire, des bougies. Un chant lugubre. Ils sont là, les mêmes, tout le temps. Silence. Un paquet est déposé contre une porte de bois brute. Un petit paquet de papier journal. Il braille, il bouge, il hurle. Des pas se font entendre, une porte s’ouvre. Une dame en robe de chambre aussi large que haute. Sans un regard pour la silhouette qui s’éloigne, elle ramasse le paquet. C’est son job. Son métier, et elle s’en contrefout. Claquement. Silence. Tout est calme. Personne ne peut se douter de ce qu’il est en train de se passer. Ni vous. Ni eux. Ni elle. Son premier crime fut de naître. Son premier crime d’une longue série. Vrai ou pas, le destin est tracé. Le destin est lancé. Pleure petit enfant, pleure jusqu’à te dessécher. La mort ne sera que délivrance. Un seul mot. Quatre lettres. Un bout de papier craft. « Lula » Sonne comme un souffle étrange et meurtrier.

Cinq ans ont passé. Laissant sur leur chemin les pluies de l’innocence. Le temps s’écoule. Doucement, inexorablement, envoyant sur le monde son dégoût de l’humanité, ses rires d’aiguilles et ses souvenirs d’antan. Le temps se moque de nous. Le temps est libre. Le temps est là, et ne vous quittera jamais. Courrez, faible et minuscule. Personne n’échappe à son nom, à son rire, à son cœur. Mortellement dangereux quand vient le mauvais temps. Souffrez gentes dames. Souffrez et criez. Il n’y aura jamais rien d’autres. Dix ans ont passé. Ce bâtiment qu’ils appellent Orphelinat n’éclate qu’un peu plus chaque jour. Trop de jeunes. Trop de souffrance. Trop d’amour déversé. Trop de vie. Elle a dix ans. Elle ne sait où donner de la tête. Elle est seule. Elle s’appelle Lula. Juste Lula. Tout le monde la connaît. Elle n’aime personne. Sa prison, ses geôliers. Du haut de son petit mètre vingt, cette jeune fille ne parle pas. A quoi bon ? On l’a abandonné. On ne l’aime pas. C’est ce qu’on lui répète à longueur de journée. C’est ce qu’elle pense. L’endoctrinement. De moins en moins de jeunes adultes viennent la voir. Elle a mauvaise réputation. Qui voudrait d’une petite fille qui ne sait pas parler ? Qui a des yeux trop grands et trop bleus ? Personne. Lula.

« T’es qu’une pourriture. T’es même pas belle. » Les enfants sont cruels. Cruels et sans cœurs. Mais ils pardonnent. Trop vite, trop tôt. Lula pas. Elle ne veut pas. Elle espère encore toujours qu’un couple la trouvera magnifique. C’est la goutte de trop. Une goutte. Deux gouttes. « Meurt. » Une fourchette enfoncée dans de la chair. Des cris. Des hurlements. Des plaintes. Du sang qui gicle. Une main qui part s’écraser contre une joue mouillée. Des bras qui la soulèvent. Une porte qui claque. Elle est seule. Encore une fois. Punie. Son premier mot. Son premier enfermement. Elle n’a pas voulu lui faire du mal. Non. Elle a voulu le tuer. Le blesser autant qu’elle l’est au fond d’elle-même du haut de ses treize ans. Pourquoi. Question qui revient en elle à chaque battement de paupières. Elle pleure. Elle hurle. Mais la belle Lula n’a peur que d’une chose. Celle de mourir ici. Elle ne veut pas. Mais tout présume le contraire. Tout.

Dix huit ans. Lula est adulte et son anniversaire, elle le passe en tête à tête avec elle-même. C’est ce qu’elle pensait. Mais la jeune femme n’imaginait pas que son destin allait changer. Du tout au tout. Comme quoi, il n’est pas écrit à l’avance. Un jeune homme. Maxence. Noah. Peu importe le nom, mais il est entré. Tard. Chez elle, dans son dortoir. Pour lui sauter un joyeux anniversaire ? Non. Mieux encore. Pour la prendre. Elle et ses longs cheveux bruns. Elle et ses grands yeux bleus. Elle et son corps de femme. Elle et ses seins de vierge. Lula. Un nom qui sonne comme une évidence, comme une envie, comme un désir suprême. Mais Lula n’est pas une fille facile. Qui l’eut cru. Débats. Cris. Arrachements. Vêtements à terre. Hurlement. Bâillonnement. Une pierre. Tout ce qui a de plus logique. Une main qui se referme sur celle-ci. Et un coup. Qui sonne sourd. Qui sonne creux. Et encore du sang. Partout. Sur le matelas. Sur ses mains. Sur son ventre. Elle l’a fait. Lula vient de tuer quelqu’un. Self défense. Mais c’est fini. Parti. A jamais. Crise de nerf. Crise de panique. Le sang coule encore un peu plus. Partout. Lula en est remplie. Ses bagages. Sans s’en rendre compte, elle est dehors. Pied nu, les mains en sang. C’est décidé. C’est aujourd’hui qu’elle s’enfuira.

C’est comme ça que Lula a atterri à Biarritz. Davenport. Nom d’emprunt. Le seul document qu’elle a avec elle, s’est sa carte d’identité, prouvant ainsi sa majorité. Elle ne sait pas où elle est. Perdue au milieu de nulle part. Il fait froid, il fait nuit. Et elle traverse. Lula n’entend pas les klaxons du camion. Coup de chance ou pas, elle se sent tirer en arrière. Une jeune femme. Brune au visage angélique. Un ange descendu du ciel ? Quoiqu’il en soit, elle vient de lui sauver la vie. Alva, tel est son nom, l’invite chez elle. Pour la soirée. Pour se changer. Lula ne veut pas donner de détail, sur son identité, et les questions de son hôte la mettent mal à l’aise. Comment un jour avouer qu’elle a tué un jeune homme ? Jamais. Le lendemain, Lula s’enfuit presque. Hagarde, elle ne sait où aller. Elle n’a jamais fumé. Mais Lula a un air stone. Toujours, tout le temps. Sans trop se souvenir comment, c’est un homme de la quarantaine, William, qui l’a recueilli chez lui. Il lui a fourni le boulot qu’elle a maintenant. Lula s’en méfie, mais elle a besoin de lui. Lula, elle veut se défaire de ce visage perdant, de la vie qu’elle a encré sous ses paupières depuis maintenant deux mois.
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message posté par Morrigan le Jeu 9 Jan - 12:39
Wahouh... C'est... bluffant ! Enorme, génial, rondement mené ! Rien à redire ! J'adore. ça devait être un drôle de personnage à jouer. (Le genre de perso' compliqué à souhait !)
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message posté par Wildside le Jeu 9 Jan - 13:23
Waaw ** Et bien merci (j'en viendrais presque à rougir face à tant de compliments What a Face ) Et oui, c'était un réel bonheur de la jouer, malheureusement, elle a vite pris fin.
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message posté par Morrigan le Jeu 9 Jan - 13:34
ça c'est dommage ! Mais en tout cas, j'aime vraiment. C'est le genre de personnage que je fais de temps en temps x), tu peux rougir sans honte, t'inquiète !
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